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Le réchauffement climatique continue de dévoiler des conséquences alarmantes, comme en témoigne le phénomène de stress thermique extrême qui a récemment battu un record en Europe. Jamais auparavant le vieux continent n’avait connu autant de journées où la température ressentie dépassait les 46 degrés.
Face à ces épisodes de chaleur toujours plus fréquents, les scientifiques attirent l’attention sur les effets néfastes de ce stress thermique extrême sur nos organismes. Dans certaines conditions, nos corps sont incapables de se refroidir correctement, exposant ainsi les humains aux conséquences directes du réchauffement climatique, dont ils sont en grande partie responsables. Ce stress thermique accru accroît le risque de décès prématurés, soulignant l’urgence d’agir face à ces changements climatiques.
Le terme stress thermique extrême a été mis en lumière suite à la publication d’un rapport alarmant de l’observatoire européen Copernicus et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) en 2023. Ce rapport souligne un nouveau record de journées de “stress thermique extrême” enregistré l’année précédente en Europe. Mais que signifie réellement ce terme et faut-il s’inquiéter de sa multiplication ? La réponse est clairement oui, car ces situations mettent en danger notre santé et notre environnement de manière croissante.
Qu’est-ce que le stress thermique extrême exactement ?
Le rapport récemment publié ne précise pas le nombre de jours où l’Europe a été confrontée à ce phénomène en 2023. Ce que l’on sait, c’est que cette année a été la pire jamais enregistrée en termes de stress thermique pour le corps humain. Ce concept fait référence à l’incapacité du corps humain à maintenir une température normale en raison des conditions climatiques extrêmes.
En d’autres termes, lorsque la chaleur, l’humidité, le vent ou le rayonnement de chaleur en milieu urbain sont si intenses qu’ils plongent le corps dans un état de stress thermique, cela devient dangereux pour la santé car le corps ne parvient pas à se refroidir efficacement. Les scientifiques soulignent que cela se produit systématiquement lorsque la température ressentie dépasse les 46 degrés Celsius.
En 2023, l’Europe a connu des journées où la température a dépassé les 46 degrés, en particulier en Espagne où des records de chaleur ont été battus lors d’un été torride. À l’échelle mondiale, 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée, en raison du changement climatique exacerbé par le retour du phénomène cyclique El Niño.
Un autre élément inquiétant est la hausse de la température des océans, qui absorbent 90 % de l’excès de chaleur produit par l’activité humaine et maintiennent des températures sans précédent depuis un an. Il n’est donc pas surprenant que le nombre de journées où la température dépasse les 35 voire 40 degrés continue d’augmenter à la surface de la terre.
Comment évalue-t-on cet état de stress thermique ?
Pour évaluer le niveau de stress thermique ressenti par une population, les scientifiques surveillent attentivement la température enregistrée à un moment donné dans une région spécifique. La chaleur est le principal facteur contribuant à cet état de stress, mais elle n’est pas le seul élément à considérer.
En effet, d’autres conditions climatiques peuvent accentuer ou atténuer ce phénomène. Le vent, l’humidité et le rayonnement de la chaleur sont autant de facteurs qui peuvent aggraver le stress thermique sur notre corps. De plus, la durée prolongée d’une vague de chaleur empêche notre corps de récupérer, entraînant faiblesses et fatigue.
En 2023, en plus des vagues de chaleur, le continent européen a été confronté à de nombreux événements météorologiques extrêmes tout au long de l’année, comme le rappellent les scientifiques. Des inondations et des tempêtes ont touché deux millions de personnes, tandis que des sécheresses sévères ont frappé la péninsule ibérique et l’est de l’Europe.
Il est également important de noter que l’Europe a connu le plus grand incendie de forêt de son histoire, ravageant 96 000 hectares en Grèce et exacerbant encore la chaleur ressentie dans la région.
Sommes-nous tous égaux face à ce stress thermique ?
Que l’on réside en Espagne ou au nord de l’Écosse, nous ne sommes pas tous confrontés de la même manière au stress thermique. Alors que certains pays du continent endurent des conditions extrêmes, d’autres sont relativement épargnés, même si la tendance à la hausse des températures est observable partout.
Les scientifiques notent que le climat européen se réchauffe “deux fois plus vite que la moyenne mondiale“, déjà 1,2 degré Celsius plus élevée qu’avant l’ère industrielle. Le 23 juillet, lors du pic de la canicule, 13 % de l’Europe a fait face à un niveau de stress thermique d’au moins un degré, un phénomène sans précédent.
Au-delà de la géographie, notre environnement quotidien influence également notre expérience du stress thermique. En milieu urbain, les vagues de chaleur sont amplifiées par le rayonnement du bitume et par les “îlots de chaleur” caractéristiques des zones urbaines. Certaines professions, notamment celles exposées à l’extérieur, sont également plus vulnérables à ces conditions extrêmes.
Quels sont les risques pour notre santé ?
Pour évaluer l’indice de stress thermique, les scientifiques se basent sur la “température ressentie” par les individus. Par exemple, le stress thermique extrême peut être déclenché lorsqu’il fait moins de -40 degrés Celsius (stress froid extrême) ou plus de 46 degrés Celsius (stress chaud extrême).
La plage de température considérée comme “normale et idéale” se situe entre 9 et 26 degrés Celsius. Il est évident que l’exposition prolongée à une chaleur extrême n’est pas sans conséquences sur notre organisme, peu habitué à de telles conditions. Selon les chercheurs à l’origine du rapport, cela augmente le risque de maladies et est “particulièrement dangereux pour les personnes vulnérables.”
Ce qu’il faut retenir
Le réchauffement croissant en Europe, combiné au vieillissement de la population et à l’urbanisation croissante, aura, selon les auteurs du rapport, des “conséquences graves pour la santé publique”.
Ils appellent à des actions immédiates pour faire face à ces situations. Les auteurs mettent en garde en affirmant que “les mesures actuelles de prévention contre la canicule seront bientôt insuffisantes.”