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D’après la Commission électorale de Russie, le souverain du Kremlin a réunir 87,97 % des électeurs suite au dépouillement dans 24 % des centres de vote.
Une victoire attendue pour Vladimir Poutine qui, selon des informations préliminaires révélées dimanche, a décroché 87 % des suffrages lors de l’élection présidentielle russe. Un scrutin orchestré pour assurer sa victoire en l’absence de toute opposition sérieuse. Cette dernière ayant été éliminée par des mesures répressives et incapable de proposer un candidat.
Un pourcentage, annoncé suite à une enquête de l’institut national Vtsiom, a été diffusé par la chaîne télévisée d’État.
Une élection dans un contexte socio-politique à forte tension
Dans le cadre de l’élection présidentielle récente en Russie, les chiffres préliminaires indiquent une victoire écrasante de Vladimir Poutine, avec 87 % des votes. Cette élection se déroule dans un contexte particulièrement tendu, marqué par le conflit en cours en Ukraine et les critiques internationales accusant le Kremlin d’orchestrer une répression contre toute forme d’opposition.
La disparition d’Alexeï Navalny, principal détracteur de Poutine et figure de proue de l’opposition, emprisonné puis décédé dans des circonstances controversées, ajoute une ombre au tableau de cette victoire annoncée. La mobilisation de Yulia Navalnaya, son épouse, qui a appelé à un vote de protestation en mémoire de son mari, souligne la résistance face à un scrutin dénoncé par de nombreux observateurs comme manquant de transparence et de liberté.
Le succès revendiqué par Poutine dans cette élection s’inscrit donc dans un paysage politique russe de plus en plus critiqué, où la consolidation du pouvoir semble passer avant la diversité démocratique. Entre la guerre en Ukraine, qui continue d’alimenter les tensions internationales, et le traitement des voix dissidentes au sein même du pays, le scrutin présidentiel de 2024 apparaît comme un reflet des défis et des critiques que la Russie doit affronter sur la scène mondiale.
Malgré le plébiscite officiel, les questions sur la légitimité de cette élection et sur l’avenir de la démocratie en Russie demeurent prégnantes.
Un scrutin historique
Un succès sans précédent marque cette élection présidentielle pour Vladimir Poutine, avec un taux de soutien annoncé à 87,97 % selon les premiers décomptes de la commission électorale russe, concernant 24 % des bureaux de vote. Ce chiffre représente un bond significatif par rapport aux résultats obtenus lors des élections précédentes, où le président russe avait séduit entre 64 et 68 % des électeurs.
Cette hausse spectaculaire des voix en sa faveur s’inscrit dans un contexte où la rhétorique officielle a fortement insisté sur la nécessité pour le peuple russe de se rassembler de manière unie derrière son dirigeant. Le conflit en Ukraine a été fréquemment dépeint par les médias d’État comme une machination orchestrée par l’Occident dans le but de déstabiliser et d’affaiblir la Russie.
La campagne électorale s’est déroulée sur fond d’une guerre en Ukraine qui ne montre aucun signe de résolution à court terme, exacerbant les tensions géopolitiques. Initiée en février 2022, l’intervention militaire russe en Ukraine a provoqué une crise humanitaire majeure, avec des milliers de vies perdues et des millions de personnes déplacées.
La persistance de ce conflit, ainsi que l’augmentation des actes hostiles sur le territoire russe lui-même, ont sans doute joué un rôle déterminant dans le discours électoral. La présentation du conflit comme une lutte pour la survie de la nation russe contre des forces extérieures hostiles a probablement contribué à consolider le soutien populaire autour de la figure de Poutine, offrant ainsi un cadre dans lequel son leadership est perçu comme indispensable à la défense et à l’unité du pays.
Ce record de votes en faveur du président en exercice reflète non seulement la maîtrise du message politique par le Kremlin mais soulève également des questions sur la pluralité des voix et la liberté d’expression dans le contexte électoral russe.
Les déclarations fortes du Président Zelensky
L’accusation portée par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, envers Vladimir Poutine, le décrivant comme un homme « assoiffé de pouvoir » avec l’ambition de « régner à perpétuité », révèle une profonde critique du système politique russe actuel. Cette vision de Poutine, partagée par plusieurs dirigeants internationaux, souligne une inquiétude grandissante quant à la consolidation du pouvoir en Russie, perçue comme de plus en plus autoritaire et centralisée autour d’une seule figure.
La réaction de la Pologne, qui a remis en question la légitimité même de l’élection présidentielle russe en la qualifiant ni de « légale », ni de « libre », ni de « juste », ajoute un poids considérable à ces critiques, mettant en lumière une perception d’illégitimité qui dépasse les frontières ukrainiennes pour toucher un écho plus large sur la scène internationale.
Cette élection a vu l’absence notable de toute voix dissidente significative. Les candidats en lice, à l’exception de Poutine, semblaient tous marcher dans les pas du Kremlin, affichant un alignement presque total sur ses positions, notamment en ce qui concerne la situation en Ukraine et la répression interne. Cette unanimité apparente a soulevé des interrogations sur la véritable diversité politique au sein du processus électoral russe, laissant entendre que l’élection était davantage une formalité orchestrée qu’une véritable compétition démocratique.
Le cas d’Alexeï Navalny, principal opposant à Poutine, mort en détention dans des conditions extrêmes dans l’Arctique en février, est emblématique de la répression exercée contre les voix opposées au gouvernement russe. Sa mort en détention a non seulement choqué la communauté internationale mais a également servi de rappel glacial de l’étendue du pouvoir exercé par le Kremlin sur la vie politique russe.
La veuve Ioulia Navalnaïa s’est exprimée autrement sur son bulletin de vote
Dans ce climat, Ioulia Navalnaïa, veuve du principal opposant de Vladimir Poutine, a encouragé ses partisans à voter massivement et simultanément contre le président russe, dimanche à midi. À certains endroits, à Moscou comme à Saint-Pétersbourg, de longues files d’attente se sont formées à l’heure dite, tandis que d’autres bureaux de vote ne semblaient pas particulièrement fréquentés.
Après avoir patienté plusieurs heures dans une foule imposante à l’ambassade de Russie à Berlin, Ioulia Navalnaïa a voté.
À sa sortie de l’ambassade, des chants de soutien « Ioulia, Ioulia, nous sommes avec toi ! » ont été rapportés par l’AFP. Elle a aussi qualifié M. Poutine de « meurtrier » et de « voyou ».
L’équipe d’Alexeï Navalny a affirmé que le résultat obtenu par Vladimir Poutine lors de cette élection présidentielle « ne correspondait pas à la réalité ».