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Un appel pour des élections anticipées émis par un membre éminent du cabinet de sécurité de Netanyahu souligne les défis internes auxquels il est confronté.
Le Premier ministre d’Israël, Benjamin Netanyahu, navigue à travers une période tumultueuse, confronté à un affaiblissement du soutien domestique tandis que l’exaspération internationale liée au conflit à Gaza s’intensifie.
Des critiques accrues émanent d’alliés, notamment des États-Unis, face à l’escalade du nombre de victimes civiles à Gaza. Cette semaine, l’assassinat de sept travailleurs humanitaires par les forces israéliennes a exacerbé la colère internationale. Une rencontre entre le président Biden et M. Netanyahu était prévue jeudi, peu après que M. Biden a exprimé son « outrage et sa consternation » suite à un bombardement.
Des manifestations et à des divisions croissantes au sein de sa coalition gouvernementale
L’initiative d’un ancien général et figure clé du cabinet de sécurité de Netanyahu, appelant mercredi soir à des élections anticipées, a mis davantage de pression sur le Premier ministre. Benny Gantz, adversaire politique notable de Netanyahu et membre de ce cabinet, a proposé que les élections se tiennent en septembre.
Les propos de Gantz, largement relayés par les médias israéliens jeudi, reflètent les tensions au sein du gouvernement depuis l’attaque du 7 octobre contre Israël, presque six mois après le début du conflit. Leader de l’opposition, Gantz a rejoint le gouvernement de Netanyahu en tant que mesure d’urgence après l’attaque.
Ses déclarations font écho aux demandes de milliers de manifestants antigouvernementaux qui ont protesté devant le Parlement israélien à Jérusalem cette semaine, réclamant des élections anticipées et le départ de Netanyahu.
Parallèlement, Netanyahu subit de fortes critiques de la part de ses alliés de la coalition d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, concernant toute hésitation dans la conduite de la guerre contre le Hamas ou dans l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie.
Ces développements surviennent alors que la frustration de l’administration Biden envers Netanyahu semble atteindre un sommet. L’appel entre Netanyahu et Biden était prévu plus tard jeudi, suite à une conversation tendue la veille entre le secrétaire à la Défense américain Lloyd J. Austin III et son homologue israélien, Yoav Gallant.
Austin a vivement critiqué Gallant pour l’attaque contre des travailleurs humanitaires, une réaction qui marque un changement notable par rapport aux échanges précédents entre les deux hommes.
Malgré les critiques sévères, il n’y a aucune indication que Austin ait menacé de stopper les livraisons de munitions américaines à Israël ou d’imposer des conditions à leur transfert, comme le réclament désormais plusieurs démocrates au Congrès.
La frustration du président Biden
Le président Biden avait prévu de s’entretenir jeudi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, trois jours après la mort de travailleurs humanitaires internationaux dans un bombardement israélien, alors que de hauts responsables américains signalent que leur frustration envers les actions d’Israël à Gaza a atteint un point critique.
La colère de Biden concernant la conduite d’Israël dans le conflit a culminé récemment, selon un haut responsable de l’administration familiarisé avec l’appel téléphonique prévu, qui n’était pas autorisé à parler publiquement. Mardi, le président s’est dit « indigné et attristé» par le bombardement de la veille à Gaza qui a tué sept travailleurs humanitaires, dont un Américain, qui tentaient d’apporter de l’aide alimentaire aux civils.
Les conséquences potentielles des critiques acerbes et de la colère de Biden et de ses hauts fonctionnaires sur la politique américaine envers Israël restent incertaines. Le secrétaire à la Défense Lloyd J. Austin III a également exprimé son indignation lors d’un appel mercredi avec son homologue israélien, selon le Pentagone.
Interrogé sur les répercussions des déclarations d’indignation pour Israël, John F. Kirby, porte-parole de la sécurité nationale de la Maison Blanche, a indiqué qu’il était prématuré de spéculer, Israël menant toujours son enquête sur l’attaque.
L’attaque contre l’organisation World Central Kitchen
World Central Kitchen, l’organisation à l’origine du convoi attaqué, a appelé jeudi à une enquête indépendante sur le bombardement qui a tué ses travailleurs. L’organisation a exhorté les gouvernements d’Australie, de Grande-Bretagne, du Canada, des États-Unis et de Pologne, dont les citoyens figuraient parmi les victimes, à demander une enquête externe.
L’organisation a suspendu ses opérations à Gaza après ces décès, et d’autres organisations humanitaires ont également suspendu les leurs ou adopté une approche plus prudente en évaluant les risques pour la sécurité. Ces développements représentent un revers majeur pour les efforts déjà complexes d’acheminement de nourriture dans l’enclave, où des conditions proches de la famine prévalent et où les civils ont enduré de grandes souffrances pendant six mois de conflit.
Netanyahu a reconnu la responsabilité d’Israël dans une déclaration vidéo le lendemain de l’attaque, la qualifiant d’« incident tragique où nos forces ont involontairement frappé des innocents ». Cet aveu rare et cette expression de regret de la part d’un dirigeant qui a vigoureusement défendu les actions d’Israël durant le conflit marquent un tournant.
M. Biden a exhorté Israël à mener une enquête rapide sur les bombardements, à en assumer les responsabilités et à publier les résultats. Kirby a indiqué mercredi que les États-Unis n’envisageaient pas de mener leur propre enquête séparée.
Certains des plus fervents partisans de Biden au sein de son parti ont pressé le président d’imposer des conditions aux armements coûteux fournis par les États-Unis à Israël.
Mardi, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a discuté par téléphone avec Netanyahu, exprimant son « horreur » face au bombardement qui a tué trois Britanniques et soulignant que la situation à Gaza devenait « de plus en plus insupportable », selon un communiqué du gouvernement britannique.
World Central Kitchen a demandé jeudi une enquête indépendante sur l’assassinat de sept de ses employés cette semaine par les forces israéliennes alors qu’ils tentaient de livrer de l’aide à Gaza.
Réaction de la communauté international
Les gouvernements du monde entier ont condamné l’assassinat des travailleurs, parmi lesquels figuraient un résident de Gaza, des citoyens australiens, britanniques, polonais, ainsi qu’un citoyen canadien-américain.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé ses « profonds regrets » pour les bombardements durant lesquels l’armée a visé trois véhicules de travailleurs humanitaires sur une route côtière de Gaza lundi soir. Il a assuré que des mesures seraient prises pour éviter de tels incidents à l’avenir.
Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Herzi Halevi, a indiqué mardi que l’attaque était le résultat d’une erreur d’identification, et une enquête a été ouverte par les Forces de défense israéliennes. Cependant, World Central Kitchen, l’organisation de secours en cas de catastrophe fondée par le chef espagnol José Andrés, a déclaré jeudi que cela ne suffisait pas.
D’autres actions israéliennes à Gaza ont provoqué des demandes similaires. Par exemple, António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a appelé en février à une enquête indépendante sur un incident ayant entraîné la mort de dizaines de personnes alors qu’elles tentaient de collecter de l’aide, après que les forces israéliennes ont ouvert le feu et provoqué une bousculade. À ce jour, aucune enquête de ce type n’a été menée.
World Central Kitchen a également exhorté Israël à conserver toute documentation relative aux frappes et a contesté l’affirmation de Netanyahu selon laquelle l’erreur était un incident de guerre.
FAQs
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