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Flore Laurentienne, Chromeo, Douance et Shaina Hayes dévoilent de nouvelles harmonies captivantes pour nous accompagner jusqu’à l’arrivée du printemps. En bonus, Yannick Nézet-Séguin et l’OM offrent une nouvelle interprétation de deux pièces majeures de Sibelius.
8 tableaux de Flore Laurentienne
Le compositeur Mathieu David Gagnon, plus connu sous le pseudonyme de Flore Laurentienne, s’est laissé inspirer par les œuvres de Jean Paul Riopelle lors d’une résidence au Musée des beaux-arts de Montréal en novembre dernier. Immergé dans l’univers du maître de l’abstraction lyrique (dont on a célébré le centenaire tout au long de 2023), il a créé huit pièces qui forment cet album.
Le résultat, impressionnant, voit ses compositions aériennes dialoguer avec les grandes toiles de l’artiste, comme si les notes de Flore Laurentienne animaient les gestes de Riopelle. Cet album instrumental méditatif aux arrangements épurés se distingue de ses œuvres antérieures, Volume I et Volume II, tout en conservant son identité. Une expérience à vivre les yeux clos, pour s’immerger dans un univers sonore dense qui se révèle doucement.
Adult Contemporary de Chromeo
Envie de rythmes plus entraînants ? Laissez-vous séduire par l’électro-funk de Chromeo. Le titre de leur sixième album en vingt ans étonne de prime abord : se seraient-ils assagis ? À l’écoute des paroles, on pourrait le penser. Chromeo célèbre les amours durables ([I Don’t Need a] New Girl), le confort de la routine (BTS, pour « better than sex ») et même la communication (Words With You).
Malgré la maturité des sujets, Chromeo ne risque pas de concourir dans la catégorie Adulte contemporain au prochain Gala de l’ADISQ. Adult Contemporary se distingue par ses mélodies entraînantes et ses rythmes qui invitent à la danse.
Le groove de Chromeo s’inspire du jazz et des sonorités des années 80, avec une place de choix accordée aux synthétiseurs. Et c’est remarquablement efficace.
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Monstre de Douance
Douance, de son vrai nom Alexandrine Rodrigue, propose un projet musical humble et authentique. Dès les premiers vers, elle établit le ton : « Arrête de te faire du souci / Pour tout et pour rien. » À travers dix nouveaux titres, elle confronte ses doutes et ses peurs.
L’album, intitulé Monstre, évoque la lutte contre ses démons intérieurs. Cette expression libératrice est portée par un son rock alternatif influencé par les années 90, avec des arrangements grunge et shoegaze réalisés en collaboration avec la productrice Vivianne Roy (Les Hay Babies, Laura Sauvage).
On décèle par moments une affinité avec Safia Nolin : toutes deux excellemment dans l’art de composer des chansons mélancoliques. Malgré son atmosphère sombre, Douance révèle des moments de lumière, comme dans la sublime Je sais pas, embellie par des touches de clavier et des harmonies vocales qui soulignent son talent de chanteuse.
Cœur d’école maternelle de Shaina Hayes
Les premières notes de guitare acoustique de Shaina Hayes ouvrent sur un univers empreint de luminosité et de charme. Son deuxième album, ancré dans la folk, respire la fraîcheur. Originaire de Shigawake en Gaspésie, elle partage, avec une voix claire et chaleureuse, la nostalgie et l’innocence de l’enfance.
Formée en sciences de l’agriculture et de l’environnement à McGill, Hayes éveille des émotions profondes en explorant différents genres, de la dream pop (Heat Wave) au country (Sidewalk). La joie de vivre communicative du titre pop Fun incite à bouger au rythme de la musique.
Ces influences variées se fondent dans un ensemble harmonieux et captivant, grâce à un soin particulier apporté à l’instrumentation. Citant Feist et Andy Shauf parmi ses influences, Hayes a su créer une signature sonore unique, portée par sa voix émouvante et la beauté évocatrice de ses chansons.
Sibelius 2&5 de Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre Métropolitain
L’interprétation magistrale des Symphonies nos 2 et 5 de Jean Sibelius par Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre Métropolitain (OM) enchantera les mélomanes classiques. Un an après avoir présenté les Symphonies nos 3 et 4, le chef d’orchestre montréalais et son ensemble proposent deux des œuvres les plus célèbres du compositeur finlandais, autrefois sous-estimé.
Créées à Helsinki il y a plus d’un siècle, ces symphonies se distinguent par leur intensité dramatique et leur grandeur. Enregistrées à la Maison symphonique de Montréal, elles captivent par leur héroïsme cinématographique et leur énergie, la Symphonie no 2 se distinguant par sa vigueur et sa tension, tandis que la Symphonie no 5, plus aérienne et retenue, témoigne de la maturité du compositeur.
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